Les mots du sexe d'après le dictionnaire d'Agnès Pierron
CAROTTE
« carotte » = le pénis
lapine en action
« En revenant de Saint-Martin
J’ai rencontré trois petits lapins.
Un qui pue, un qui pète,
Un qui joue la clarinette.
J’en mets un dans mon chapeau ;
Il me dit qu’il fait trop chaud.
J’en mets un dans mon mouchoir ;
Il me dit qu’il fait trop noir.
J’en mets un dans ma culotte ;
Il me mange ma petite carotte ! ».
(comptine, année 1030, citée par Claude Gaignebet,
le folklore obscène des enfants, 1974)
Gaignebet y voit « l’abandon de la sexualité annale et la recherche de la sexualité génitale et des fantasmes castratoires. »
De nombreuses variantes ont été produites, dont celle-ci :
« En allant dans mon jardin
Je rencontre un gros lapin.
Je le mets dans mon chapeau,
Il me dit qu’il fait trop chaud.
Je le mets dans mon gilet,
Il me dit qu’il a trop frais
Je le mets dans ma culotte.
Il me ronge la carotte. »
(La marchande des quatre saisons crie : )
« J’ai de la belle asperge d’Argenteuil,
j’ai de la belle asperge. » (…)
« Voilà des carottes,
A deux ronds la botte. »
(Marcel Proust, La Prisonnière, 1922)
Ce dicton était très chargé érotiquement : comme l’asperge, la carott renvoie au pénis. Proposer la botte, c’est proposer à qqn de faire l’amour , donner la botte au cul, c’est sodomiser., l’équivalent de prendre du rond ou casser la pièce de dix sous….
L’auteur nous laisse gamberger, sans commentaires, mais le contexte et le ton alerte y sont.
Texte tiré du Dictionnaire du sexe d’Agnès Pierron. (Balland)