Les mots du sexe d'après le dictionnaire d'Agnès Pierron
POIRE
« se sucer la poire » : s’embrasser.
En fait plusieurs fruits juteux sont convoqués par ce sens-là :
La pêche par exemple. Parce que celle ou celui qu’on embrasse fait venir l’eau à la bouche.
« Laver la poirette » : embrasser en léchant
Le diminutif est une marque d’affection.
« Prendre en poire » : faire une fellation
Image faire venir le jus – le sperme- d’un fruit particulièrement juteux.
« les avoir en poire » : avoir les seins d’une forme qui ressemble à celle des poires.
A la fin du XIXe, Madame Dufresny, « artiste dramatique » décolletée jusqu’au ventre, crée la ronde des nichons au Concert de l’Horloge.
« Qu’ils soient ronds comm’ des melons
Ou bien qu’ils soient en poire,
En de gais tourbillons
On voit des mappemondes,
Danser, danser la ronde….
La ronde des nichons. »
« Laisser grossir la poire » : être enceinte.
C’est une expression, surtout employée pas Sade.
A quoi renvoie-t-elle, en fait ? A une morphologie féminine du genre petits seins, gros cul ? Au fruit qui se développe, grossit, dans le ventre de sa mère, jusqu’à ce qu’il s’en détache ? Ou bien, dans un contexte libertin –celui de Sade- c’est la femme qui grossit et qui est une poire de s’être laissée prendre au piège de la grossesse.
On garde une poire pour la soif , d'accord?