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cabinet de curiosité
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1 septembre 2023

La Cyprine, cette liqueur rare, élixir du plaisir. Lire l'article du Monde pour en savoir plus

https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/08/13/la-cyprine-un-liquide-plein-de-mystere_6185269_4497916.html

Qu’on se le dise : le sexe est une activité (et un organe) qui mouille. Cet été, Maïa Mazaurette enfile son scaphandre pour nous faire découvrir ces fluides. Cette semaine, honneur aux femmes : on file dans leur culotte pour disserter sur l’expression liquide de leur excitation.

– Fiche pratique : du surnom latin « Cypris » renvoyant à Vénus, la déesse de l’amour, la cyprine est le nom de la sécrétion vaginale déclenchée par l’excitation sexuelle. Ce liquide translucide, voire légèrement laiteux, est produit par les vaisseaux sanguins de la muqueuse vaginale et par les glandes vestibulaires majeures. Il permet de lubrifier l’entrée du vagin pour laisser passer un pénis, des doigts ou un concombre (mais c’est dangereux si ça casse, comme vous le diront vos urgentistes préférés). Comme quoi, la nature est bien faite.

– Des eaux troubles : depuis quelques années, la cyprine suscite beaucoup de curiosité… Et pour cause, c’est un liquide plein de mystère. Comment mouille-t-on ? Pourquoi mouille-t-on dans les situations les plus improbables ? Comment faire quand notre vagin reste obstinément sec, alors qu’on se consume de désir pour notre partenaire ? Au moment de laver nos sous-vêtements, comment distinguer les marques de cyprine des sécrétions habituelles du vagin ? Est-on très excitée par une nouvelle rencontre… Ou très débordée par une mini-fuite urinaire ?

– Ménopause : parmi les signes les plus manifestes de la ménopause, on trouve la sécheresse vaginale. Mais attention, on peut aussi manquer de cyprine pour de nombreuses autres raisons : grossesse, allaitement, changements hormonaux, médication… Et manque de désir, bien entendu.

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– Lubrifiant : destiné à mouiller artificiellement le vagin (ou l’anus), cette géniale invention date de 1872 sous forme de vaseline, et 1904 pour le premier gel spécifiquement réservé à l’activité sexuelle (cela dit, les humains utilisent des huiles depuis des millénaires… A quoi pensez-vous que servent tous ces splendides champs d’oliviers ?). Si vous vous lancez cet été dans un marathon sexuel, pensez à vous équiper : une femme mouille rarement plus d’une heure (ce qui est largement suffisant pour les 5 minutes 40 secondes du rapport sexuel moyen). Si votre partenaire estime que lubrifier, c’est tricher, n’hésitez pas à l’envoyer bouler : exiger qu’on mouille sur commande est aussi absurde qu’exiger une érection sur commande ! Profitez plutôt de l’occasion pour vous offrir l’Eloge poétique du lubrifiant de Lou Sarabazic (Le Nouvel Attila, 2021).

– Femmes fontaines : dans leur ouvrage paru en 2019, Femmes fontaines et éjaculation féminine – mythes, controverses et réalités (Le Cherche-Midi), les docteurs Samuel Salama et Pierre Desvaux distinguent les phénomènes « cyprine » et « fontaine ». Le premier serait une « éjaculation féminine (…) qui correspond à l’expulsion d’une petite quantité de liquide blanchâtre provenant de la prostate féminine » tandis que le phénomène « fontaine » renverrait « à un grand volume d’origine vésicale » d’où une couleur liquide proche de l’urine. Bien entendu, les deux liquides peuvent se mélanger. Les auteurs rappellent cependant qu’« une femme qui éjacule n’est pas une femme fontaine ».

– Chiffre : l’âge moyen de la première « inondation orgasmique » se situerait autour des 29 ans, oscillant entre 13 et 55 ans, sans qu’il y ait un lien direct entre la découverte de son point G et une éjaculation immédiate. Confiance et lâcher-prise seraient les clés d’un écoulement réussi. Les plus motivées d’entre vous pourront se tourner vers l’importante production de guides pratiques (en livre ou en vidéo) consacrés à la découverte du potentiel éjaculatoire des femmes… Au risque de se rajouter de nouvelles injonctions. Après la jouissance obligatoire, ira-t-on vers le jaillissement obligatoire ? Si vous faites partie des expertes, pensez bien sûr à vous équiper d’une Founty, ces alèses made in France ultra-absorbantes, spécialement conçues pour protéger vos lits et canapés.

– Traditions : chez les tantristes et les taoïstes, l’amaroli consiste à boire trois sécrétions vaginales, dont le suklam (« éjaculat ») afin de bénéficier de leurs vitamines, minéraux et hormones. Dans la tradition chamanique quodoushka, il existe une cérémonie ritualisée au cours de laquelle une femme doit s’accoupler avec un homme pour lui transmettre l’immortalité. L’homme éjacule dans le sexe de sa partenaire, qui s’assoit ensuite sur son visage pour lui éjaculer dans la bouche. Cette pratique a pour nom le « baiser de vie ».

– Pratiques : parmi les Françaises ayant déjà eu des rapports sexuels, 90 % ont déjà reçu un cunnilingus (IFOP 2019)… Mais c’est une pratique régulière pour seulement 40 % d’entre elles, preuve qu’il existe encore de nombreuses résistances lorsqu’il s’agit de fourrer son nez (ou sa langue) directement dans la cyprine. Sans surprise, la moitié des Françaises aimeraient que leurs rapports sexuels incluent plus de préliminaires. Pour vivre heureuses, vivons mouillées !

– Fétichisme : même s’il s’agit d’une pratique minoritaire, le commerce de sous-vêtements féminins usagés (mélangeant sueur, urine, sécrétions et cyprine) semble avoir de nombreux adeptes. Et pas seulement sur le territoire japonais, où les distributeurs de culottes usagées font partie des basiques. En France, plusieurs sites proposent la mise en relation de vendeuses et d’acheteurs. Tarif pour une culotte toute mouillée : une vingtaine d’euros.

– Fake news : comme chaque année ou presque, 2023 a vu réémerger le serpent de mer des superpouvoirs érotiques des phéromones. Et cette fois encore, c’est le concept de « parfum vaginal » qui a remporté tous les suffrages – notamment sur les réseaux sociaux, où nombre d’influenceuses misent sur le vabbing. La recette est simple : il suffirait d’introduire ses doigts ou un coton-tige à l’intérieur de son vagin, pour déposer délicatement la cyprine au creux de son cou (et faire tourner la tête des mâles tant convoités). Une « innovation » qui sent méchamment le sapin (et même le marronnier journalistique) : en 2020 déjà, l’actrice Gwyneth Paltrow vendait des bougies parfum vagin (rupture de stock presque immédiate)… mais elle-même passait bien après l’invention du parfum Vulva Original, qui occupe le marché depuis 2004. Est-ce dans les vieilles fables qu’on fait les meilleures soupes ?

– Poésie : voici quelques vers largement avant-gardistes de la poétesse grecque de l’Antiquité, Sappho, mêlant cyprine et urine en un seul et même fluide : « En ce lieu, oui, toi… Prends, Cypris, et dans les coupes d’or, comme un vin de délice qui se mêle à nos fêtes en fleurs, que le nectar par toi soit versé. »

– Conseil de lecture : nous fêtons cette année le cinquantenaire du Corps lesbien de l’écrivaine Monique Wittig. Pour elle, la cyprine constitue le reflet liquide du désir féminin. Extrait pour une petite mise en bouche : « Une agitation trouble l’écoulement de la cyprine eau fluide transparente. Les larmes transparentes se jettent dans le flot coulantes salées, j/e m/e noie, l’eau m/e rentre par les yeux cyprine larmes ».

 

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